Fighter - Mercenary Captain / Citadel

Fergus Mac Roy

J'espère que vous avez tous bien compté jour après jour et que vous savez déjà que l'article d'aujourd'hui est le numéro 50 ! Ça se fête !

Le hasard a voulu que la vedette d'aujourd'hui soit une figurine que j'ai souvent utilisée pour jouer un personnage haut en couleur nommé Fergus Mac Roy. Il me semble me souvenir que cette figurine m'avait vraiment beaucoup plu quand je l'ai vue en magasin. À tel point qu'elle m'a inspiré un personnage d'écossais massif, en surpoids à cause de son gout immodéré pour la fête, la bière et la bonne chère. Je pense que le nom m'est venu en parcourant un livre sur les légendes celtiques, Fergus Mac Roy étant un personnage du cycle d'Ulster, au même titre que Cuchulainn (qui était le nom d'un personnage de Jean-François d'ailleurs). Mon personnage Fergus fut d'abord un ranger jusqu'au niveau 5, puis devint un magicien jusqu'au niveau 4. Étant humain, les règles d'AD&D ne lui permettaient pas d'être multi-classé comme les autres races. Le but était de dépasser le niveau 5 de ranger en devenant niveau 6 de magicien pour pouvoir utiliser les aptitudes des deux classes. En gros, j'allais jeter des sorts mais aussi me battre avec mon épée à deux mains et suivre les traces. Le club s'est arrêté avant que j'atteigne ce niveau. D'ailleurs, dans sa dernière aventure, Fergus s'est battu avec son épée car son groupe était dans une situation périlleuse : il est donc "redevenu" ranger pour sauver ses amis. Résultat : aucun point d'expérience pour cette aventure ! Quelle règle absurde !

Je suis en train de lire The Evolution of Fantasy Role-Playing Games, un historique des jeux de rôles, où l'auteur fait la différence entre roll-play et role-play. Un joueur roll-play s'intéresse aux mécanismes, aux règles, à l'aspect technique du jeu, c'est un lanceur de dés ("to roll the dice" signifie "lancer le dé"). Nous disions de ce genre de joueur "qu'il joue technique". Quand il parle, c'est le joueur que l'on entend et pas son personnage. Un joueur role-play est plus dans l'incarnation de son personnage, il endosse un rôle, change donc de personnalité d'un samedi à l'autre suivant quel personnage il a choisi de jouer. C'est d'après moi l'évolution normale : en tant que débutant, on commence par jouer un personnage assez insipide et on essaie de comprendre les mécanismes du jeu et d'accomplir la mission du mieux possible. Ensuite il est bon d'évoluer et de donner une épaisseur à son avatar, une histoire, un caractère surtout, être capable de se demander "que ferait mon personnage dans une telle situation". On ne devrait pas réagir de la même façon selon que l'on incarne un elfe magicien, un paladin, un barbare ou un voleur hobbit. Dans AD&D, l'alignement (bon, neutre ou mauvais, conjugué à loyal, neutre ou chaotique, des valeurs assez abstraites tirées des romans de Michael Moorcock) donnait une ligne morale directrice à nos personnages, mais insuffisante pour le définir complètement.

Avec Fergus, je jouais quelqu'un de rigolard, braillard et râleur, qui se plaignait quand il se retrouvait dans des situations trop acrobatiques pour son embonpoint. C'était aussi un compagnon fidèle et courageux qui parlait en roulant les r. Que de bons souvenirs avec ce cher Fergus ! Tout est donc parti de cette figurine : quand un sculpteur réussit son travail, il peut devenir inspirant, que ce soit pour inventer un personnage ou pour le côté artistique de la peinture ou de la mise en scène dans un diorama. Je l'ai donc achetée, peinte à l'Enamel, j'ai joué avec puis je l'ai donnée à Jean-Philippe, qui me l'a à son tour donnée, décapée. J'ai essayé de retrouver le schéma de couleurs que j'avais choisi à l'époque, du vert et du jaune vifs, des cheveux roux :

Le jaune de base est un Averland Sunset, avec un shade de Casandora Yellow et un layer de Yriel Yellow. Cette combinaison est "l'officielle" de Citadel (trouvée dans l'application Citadel Colours), où le jaune est ombré par de l'orange. Ce n'est pas vraiment ce qui est conseillé par les livres ou les peintres car considéré comme peu réaliste. Ici, je voulais du voyant et j'ai donc opté pour cette méthode. En général, le marron ou l'ocre sont plutôt utilisés pour ombrer le jaune, comme je l'ai fait avec ces cheveux blonds et ces plis de vêtement :

De base, le bonhomme ne semble pas être si gentil que ça avec son bandeau sur un œil et son air revêche. C'est à se demander comment il a pu me faire imaginer quelqu'un d'aussi sympathique que Fergus !

Elle fait partie de la série Fighters de 1987 et se nomme Mercenary Captain. Elle apparaît dans le catalogue Citadel de 1987, avec Harry the Hammer en couverture (j'ai sa figurine d'ailleurs, il me faudra la peindre).

On attaque les cinquante prochaines figurines avec une vedette de cinéma !