Cleric / Citadel

Un clerc, évidemment !

Quand je regarde cette figurine de clerc, je me demande comment on peut imaginer plus classique et iconique. Toute la classe d'AD&D y est résumée : l'armure, la robe, le symbole religieux, la masse, l'équipement de base de l'aventurier (sac à dos, corde, lanterne, bourse). ce clerc est une évidence ! C'est la troisième figurine que je vous montre de la boîte Citadel BDD1 Dungeon Adventurers : rappelez-vous du voleur et de l'elfe guerrier-magicien. Ce sont des figurines sous licence officielle, on peut d'ailleurs lire "TSR 1985" sur la barre de métal qui rentre dans le socle.

Peindre cette figurine est un régal, tant la sculpture est précise, les différents objets facilement reconnaissables. Il faut faire très attention au crucifix, très fragile (le mien est recollé, ça tient...). D'ailleurs, Citadel l'a supprimé dans une version ultérieure de la boîte pour le remplacer par un ankh. Impossible de savoir si c'est de l'autocensure, si les acheteurs n'ont pas aimé un symbole chrétien pour l'univers AD&D ou s'il y a eu pression de groupes religieux ne voulant pas que leur religion soit mêlée à un jeu qui n'a pas toujours été en odeur de sainteté.

En 1979, un jeune américain, James Dallas Egbert III, disparaît dans des circonstances étranges. Un détective privé, William Dear, est engagé et celui-ci découvre que James pratique Donjons et Dragons et pense tout d'abord que c'est lié à sa disparition : James confondrait jeu et réalité. En creusant l'affaire, il réalise que l'affaire est bien plus complexe : la mère de James est très exigeante avec son fils qui doit exceller partout. Ce dernier subit mal cette pression constante et n'ose pas parler de son homosexualité. Pour ne pas évoquer ses problèmes très privés, Dear ne parle à la presse que de l'aspect jeu de rôle : les médias s'en donnent à cœur joie, des parents créent des associations anti-d&d, la légende urbaine des cultes satanistes refait surface... Des années plus tard, Dear écrit un livre et dévoile toute l'affaire, dédouanant l'influence de D&D : trop tard, le mal est fait dans l'imaginaire collectif.

Mais que cela n'empêche pas notre prêtre d'exister et de brandir fièrement son symbole religieux, sûrement pour détourner quelque mort-vivant. D'ailleurs, si vous savez lire sur les lèvres, ne dit-il pas "vade retro satanas" ? Je voulais une robe terne, monastique, alors j'ai mélangé du marron (Dryad Bark) et du gris (Mechanicus Standard Grey). J'ai utilisé le même gris pour le capuchon et je me suis permis une touche coloré pour le "jupon" qui dépasse de son armure, l'imaginant comme un habit religieux (du coup, le mot "jupon" ne doit pas être très adapté...). Le socle est en pâte à modeler, j'ai tracé le carrelage avec de la ficelle de cuisine tendue.

Demain : la suite des goblins raiders.

Comments

[Urizen]

Oui, c'est l'exemple iconique du clerc-aventurier de D&D ^-^. J'aime bien tout cet équipement. Mais toutes les figurines de cette série sont vraiment très classes. Je n'en ai malheureusement aucune.



Je ne connais pas les conséquences de cette sinistre histoire sur l’iconographie de D&D mais on peut quoi qu'il en soit se poser la question de la pertinence de la croix chrétienne dans un univers où les divinités ne sont pas du genre à "tendre l'autre joue" (ça vaut pour tous les JdR médiévaux-fantastiques). Cette croix est d'ailleurs un problème quand il me faut représenter les prêtres dans mes aventures : Étrangement, il n'existe pas de figurines Citadel dédiées aux religieux du panthéon du Vieux Monde de Warhammer...

Les tons de la robe sont bien choisis et réalisés. C'est une figurine vraiment chouette !